D.T. Lemaire lisant deux poèmes de Passions premières. Aux murs, des toiles de Sergio Birga
Passions premières, Ecrire, 1.2
Musique et interprétation: Alain Delrue
Heureux celui qui s’en revient
Libre d’esprit dont le bagage
S’est enrichi de sens d’images
Dans le parcours des méridiens
Je pense à celui qui jusqu’au rivage
Où l’infranchissable est rêve aérien
S’en va puis retourne au bout du voyage
Se réaccoutume au vieux sol terrien
Heureux celui qui s’en revient
Passé le temps des longs sillages
Plus éclairé sinon plus sage
Comprenant mieux l’amour des siens
Je pense à celui qui redoute l’âge
Et qui sans savoir s’il atteint le bien
Sillonne toujours la blancheur des pages
Dans un long chemin de mots magiciens
Version audio: « Heureux celui qui se souvient »
Version 2: HEUREUX CELUI QUI SE SOUVIENT
Passions premières, Fables et adages, 4.16
Musique et interprétation: Frédéric Lemaire
Près de finir sans requiem
Point trop usés mais mal aimés
Le lave-linge est cacochyme
L’ordinateur va rendre l’âme
L’obsolescence est programmée
Votre machine est périmée
Un minuteur a fait la somme
Le temps de vie est consommé
Le compte y est le chiffre ultime
Il interrompt l’électrogramme
L’obsolescence est programmée
Votre machine est périmée
Le son se tait plus de volume
Et cesse enfin de s’allumer
Le voyant rouge ou vert infime
Dans un dernier effort qui rame
L’obsolescence est programmée
Votre machine est périmée
Passions premières, Femmes, 5.4
Musique et interprétation: Alain Delrue
On tient pour grandes langagières
La Marseillaise et l’Arlésienne
Dames de coeur ou poissonnières
La tête haute ou l’air terriennes
Mais des tendrons jusqu’aux doyennes
Pourvues d’un homme ou sans mari
D’allure noble ou plébéienne
Les bons caquets sont de Paris
Il est connu que sans matière
Mais non sans mots les paroissiennes
D’un peu partout sont cancanières
A moins qu’elles n’en disconviennent
Mais qu’elles soient bonnes chrétiennes
Ou bien d’une autre aumônerie
Voire laïques citoyennes
Les bons caquets sont de Paris
Même si battant des paupières
La Tahitienne ou l’Arcadienne
En disent long à leur manière
Avec des airs de magiciennes
Et bien que Brettes et Vosgiennes
sans employer de mots fleuris
Soient des bavardes quotidiennes
Les bons caquets sont de Paris
Prince poète aux parisiennes
Vous avez décerné le prix
Car aussi loin qu’on se souvienne
Les bons caquets sont de Paris
Version audio 3: les bons caquets
Passions premières, Femmes, 5.20
Musique et interprétation: Alain Delrue
J’entends ses mots toujours en vie
Dire qu’il a mis sa plaisance
En son aimée sa désirance
Depuis le temps où il la vit
Qu’il en reste comme ébahi
Dans une ardente souvenance
Bien que les ans soient en partance
J’entends ses mots toujours en vie
Dire un plaisir inassouvi
D’avoir avec elle accointance
Et dans un charme de jouvence
J’entends ses mots toujours en vie
Version audio: j’entends ses mots
Première version audio: j’entends ses mots
Passions premières, Saisons, 6.10
Musique et interprétation: Alain Delrue
Comment au printemps l’empêcher
Cette rivière de courir
Et ces oiseaux les retenir
Quand on les voit si haut voler
Voudriez-vous les repêcher
Ces reflets qui dans l’eau chavirent
Comment au printemps l’empêcher
Cette rivière de courir
Laissez le cours des jours passer
Laissez le futur au désir
Et si l’amour veut s’étourdir
Sans se lasser de s’enlacer
Comment au printemps l’empêcher
Version audio: COMMENT AU PRINTEMPS
Passions premières, saisons, 6.19
Musique et interprétation: Alain Delrue
L’Hiver a vêtu son manteau
De nuit de froidure et de neige
Sous les flocons que vent allège
Il sort des glaces d’un château
Il marche seul murmure ou vais-je
Dessous sa barbe de cristaux
L’Hiver a vêtu son manteau
De nuit de froidure et de neige
C’est un géant qui sans cortège
Tandis qu’Orion cherche au plus tôt
L’or des soleils orientaux
Médite lui des sortilèges
de vent de froidure et de neige
Version audio: l’hiver a vêtu son manteau
Courts poèmes long-courriers, poème introductif
Musique et interprétation: Alain Delrue
Il faut de tout pour faire un monde
Il faut d’abord l’idée du tout
Se dire aussi la terre est ronde
Mais on ne peut en voir le bout
Des hauts des bas du plein des trous
Des jours de joie des nuits profondes
Il faut de tout pour faire un monde
Il faut d’abord l’idée du tout
De la violence et des yeux doux
Sous un ciel qui s’ouvre en rotonde
Le bien qui donne un espoir fou
Le mal qui bruit avec faconde
Il faut de tout pour faire un monde
Version audio: il faut de tout pour faire un monde