Billet: les résultats des JO de 2012

La presse d’août 2012 nous a abondamment parlé de ces jeux olympiques d’été et de leurs résultats.

 Le palmarès des médailles

 Avec 34 médailles dont 11 en or, 11 en argent, 12 en bronze, la France est classée 7ème, comme à Athènes en 2004. Aux jeux de Pékin en 2008, elle avait été classée 10ème, avec pourtant davantage de médailles : 41, dont 7 en or.

 Il est à noter que l’Union européenne, même limitée à ses dix pays membres les plus médaillés, obtient 57 médailles d’or (hormis le Royaume-Uni), et 86 avec le Royaume-Uni ; soit au total presque deux fois le score des Etats-Unis (46) classés en tête, et plus de deux fois le score du deuxième,la Chine(38).

 Le classement publié par les journaux est établi non pas à partir du nombre total de médailles, mais en fonction des médailles d’or, les autres n’étant prises en compte que pour départager les ex aequo. C’est un bon exemple de l’arbitraire de ce genre de palmarès.

Ainsi, la Russie, malgré ses 82 médailles (24 en or, 25 en argent, 33 en bronze), est présentée comme quatrième derrière la Grande-Bretagne dont les sportifs ont obtenu 65 médailles (29 en or, 17 en argent, 19 en bronze).
De même, l’Allemagne (44 médailles, dont 11 en or, 19 en argent, 14 en bronze) et la France (34 médailles) se trouvent derrière la Corée du Sud (28 médailles, dont 13 en or, 8 en argent, 7 en bronze).

 Pourtant, raisonnablement, le rang de chaque pays devrait tenir compte de l’ensemble des médailles, éventuellement avec une pondération qui pourrait être de 3 ou 4 points pour l’or, 2 points pour l’argent, 1 point pour le bronze.

L’application de ces coefficients fait passer la Russie à la troisième place devant la Grande-Bretagne, et rétrograde la Corée du Sud à la septième place derrière l’Allemagne (qui devient 5ème) et la France (6ème).

 Quoi qu’il en soit, selon la formule de Pierre de Coubertin, « l’important est de participer » !

 Le coût des jeux

 Ouest France du 14 août, page 2 : les Jeux olympiques de 2012 auraient coûté au moins 11, 5 milliards d’euros, près du triple du budget prévisionnel de 2005 (3,5 milliards de livres, 4, 5 milliards d’euros). Et l’impact à plus long terme est difficile à prévoir, en dépit des affirmations du premier ministre britannique.

 Les Echos du 13 août, première page et page 18: les Britanniques, nous dit-on, sont ragaillardis par le succès des jeux de Londres, qui viennent de se terminer, mais il n’est pas certain que l’événement profite à leur économie.

 Le Monde du 12-13 août : le cahier « Londres 2012 » joint à ce numéro 14 comporte deux pages titrées : « Le fardeau olympique » : à Athènes, les installations de 2004 sont en friche ; à Pékin, le stade national appelé « le nid d’oiseau », construit pour les jeux de 2008, est devenu un monument pour touristes plutôt qu’un équipement sportif. Dans Le Monde du 14 août, l’éditorial a pour titre: « De l’or olympique au plomb économique ? » Il évoque une facture exorbitante (9,2 milliards de livres), quatre fois supérieure aux estimations initiales de 2005. Il rappelle que Montréal a mis quinze ans à éponger le coût des jeux de 1976 ; que la Grèce n’en finit pas de payer la facture d’Athènes 2004; que la Chine ne doit qu’à une croissance exceptionnelle de masquer les ratés de 2008. Et Le Monde du 14 août consacre toute sa page 9 au « bilan économique incertain » de ces jeux.

A lire ces chiffres, on se félicite qu’en 2005, la candidature de Paris ait échoué face à celle de Londres grâce aux manœuvres de couloir du premier ministre britannique auprès des membres du CIO (Comité international olympique).

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