DE JOUR EN JOUR, quatrième recueil poétique de Dominique Thiébaut Lemaire

 

Dejouren jour.Diapositive

Illustration de la couverture : gravure de Sergio Birga

 

Le premier poème de ce recueil publié fin décembre 2015 est un sonnet sur le présent apparemment éphémère provoquant en nous des résonances et des échos persistants, dont la fréquente tristesse est quelquefois éclipsée par la joie :

L’éphémère présent les nouvelles du jour
Les grands évènements les drames qui se jouent
Les tragicomédies l’info de circonstance
Qui suscite pourtant des échos persistants

L’incident l’accident qui peut soudain surgir
Et dont le sens échappe à la théologie
Les faits les plus divers le scandale en tout genre
Les abus de la chair du pouvoir de l’argent

Cette actualité qui semble passagère
Que la haute pensée de l’absolu rejette
Fournit à ce recueil ses différents sujets

Elle nourrit le rire ainsi que la tristesse
Dont les prolongements résonnent dans nos têtes
Mais parfois l’affliction devant la joie se tait

Ce poème sert de prologue au recueil, en compagnie du sonnet ci-dessous qui se trouve en tête des Regrets de Du Bellay :

Je ne veux point fouiller au sein de la nature,
Je ne veux point chercher l’esprit de l’univers,
Je ne veux point sonder les abîmes couverts,
Ni dessiner du ciel la belle architecture.

Je ne peins mes tableaux de si riche peinture,
Et si hauts arguments ne recherche à mes vers :
Mais suivant de ce lieu les accidents divers,
Soit de bien, soit de mal, j’écris à l’aventure.

Je me plains à mes vers, si j’ai quelque regret,
Je me ris avec eux, je leur dis mon secret,
Comme étant de mon cœur les plus sûrs secrétaires.

Aussi ne veux-je tant les peigner et friser,
Et de plus braves noms ne les veux déguiser,
Que de papiers journaux, ou bien de commentaires.

Le dernier poème du recueil est un rondeau qui évoque la gravure de Sergio Birga en couverture :

A mon bureau parviennent des échos
Rumeurs du monde ainsi que bruits locaux
Graves parfois mais souvent superflus
Tandis que l’ombre à la fenêtre afflue

Sur mon écran voici que vient d’enfler
L’info du jour faite pour nous gifler
A mon bureau parviennent des échos
Rumeurs du monde ainsi que bruits locaux

Pour tempérer ces voix et ces reflets
Prenant la tête ou même inamicaux
Pour apaiser une envie de pamphlet
J’écris j’essaie de rendre musicaux
Rumeurs du monde ainsi que bruits locaux

 

Couverturet V

 

« Ecrite à l’aventure, comme le dit Du Bellay cité dans le prologue du recueil, cette chronique devient une aventure où se croisent les fils de plusieurs temps : le temps cyclique et souvent apaisant des fêtes, des solstices et des équinoxes ; le temps linéaire de l’enfant qui naît et grandit sous le regard de ceux qui l’aiment ; le temps de rupture, heureux ou malheureux, naissance, départ à la retraite, attentats terroristes, quand après n’est plus pareil qu’avant ; le temps toujours actuel des grands écrivains du passé ; le temps de l’inquiétude devant Chronos dévorateur. Telle est la trame de ce recueil qui va de jour en jour. »
Maryvonne Lemaire

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