Les sauveteurs ont vu l’ampleur de ce massacre
En entrant dans la salle ils ont vu le carnage
Des téléphones vains s’obstinaient dans le vide
Les proches des tués se faisaient un sang d’encre
Et connaîtraient bientôt l’horrible nécrologe
D’une foule sans vie
La tuerie a promu de minables médiocres
Au rang de criminels que tant de haine ronge
Pensant être sauvés par le meurtre ils s’évadent
Ainsi de leur bassesse et d’un sort qu’ils exècrent
En faux martyrs bravant l’agressé qui se venge
Qui réplique à Dieu va
Ils croient leur adversaire adorateur du lucre
A tort ils ont l’idée qu’il est faible et transige
Que pour lui tous les biens sur les marchés se vendent
Qu’il préfère convaincre incapable de vaincre
Ils sont dans l’illusion que la mort les protège
Mais ce n’est que du vent
Le vendredi 13 novembre 2015 ont éclaté des fusillades et explosions-suicides qui ont visé le stade de France à Saint-Denis, ainsi que plusieurs lieux dans les 10e et 11e arrondissements de Paris : au croisement des rues Bichat et Alibert, le bistrot Le Carillon et le restaurant Le Petit Cambodge ; rue de la Fontaine-au-Roi, la brasserie Café Bonne Bière ; rue de Charonne, le bar La Belle Equipe ; boulevard Voltaire, le bar Comptoir Voltaire, et le Bataclan, salle de spectacle de 1500 places. Le 18 novembre, lors d’un assaut de la police à Saint-Denis, d’autres terroristes ont été tués, dont le belgo-marocain organisateur des attentats. A la date du 20 novembre 2015, le bilan, du côté des victimes, est de 130 morts (90 au Bataclan) et de 352 blessés (plus de 100 au Bataclan). Du côté des terroristes – venus principalement de Bruxelles – 7 sont morts le 13 novembre (dont 6 ont déclenché leur ceinture d’explosifs) ; et 3 de plus le 18 novembre. A ces évènements en France s’est ajouté un massacre perpétré au Mali à Bamako par d’autres islamistes radicaux le vendredi 20 novembre. L’organisation sunnite dite « Etat islamique » (Daesh) établie dans la région amont de l’Euphrate, et financée par le trafic de pétrole passant par le voisin turc, bombardée par les avions américains, russes et français, a revendiqué les attentats de Paris comme elle avait revendiqué l’explosion en vol, le 31 octobre, d’un Airbus de plus de 200 touristes russes revenant du Sinaï. Les Occidentaux, jusqu’ici, ont semblé entravés, pris entre le désir de frapper Daesh et le souci de ménager les Sunnites, face aux Chiites iraniens et syriens soutenant le dictateur de Damas Bachar El Assad. Les efforts pour expliquer les causes de ces évènements ravivent la tentation, chez certains, de battre leur coulpe en évoquant les péchés commis par la France et par le monde occidental envers les Musulmans, immigrés et autres.
Dominique Thiébaut Lemaire