Entre le papillon qui fait sa promenade
Sur l’herbe et sur les fleurs en zigzag ou en boucles
Et l’avion dans le ciel d’un bleu d’océanides
Le monde s’élargit s’ouvre comme un spectacle
Admiré par Sacha qui en voudrait les clés
Pour découvrir ce monde il a besoin d’une aide
Mais déjà sûr de lui comme certain d’un socle
Il s’avance en un jour que le soleil inonde
Bien droit sur son jouet pareil à un tricycle
A double roue avant la chute semble exclue
Cadeau pour ses deux ans c’est une trottinette
L’équilibre y remplace avec bonheur les sangles
Harnachant la poussette et qu’il trouvait gênantes
Alors que sans attache il court trottine et jongle
Avec la pesanteur dans l’espace mi-clos
Explorateur aussi de la gamme des notes
Qui forment la syllabe et le signe ou le sigle
Il écoute il apprend sans perdre une minute
Il abrège les mots dans un sourire espiègle
Et termine parfois en riant aux éclats
Sacha dans le jardin breton élargit peu à peu ses investigations. Depuis le ras du sol il les pousse jusqu’au ciel bleu de l’été où il repère quelques nuages, un croissant de lune très pâle et un avion qui passe. Il a reçu pour ses deux ans une trottinette ou patinette qu’il appelle ninette. Il a tendance à ne garder des mots que deux syllabes, la dernière, et l’avant-dernière où il conserve une consonne ou une voyelle en l’accommodant souvent à sa manière.
Dominique Thiébaut Lemaire
s’il jongle avec les mots, Sacha est-il déjà poète comme Dominique et Philippe?