A ce qu’on dit les murs ont des oreilles
Pas vu pas pris l’agent reste secret
Que cherche-t-il à mener des enquêtes
Manipuler des clés codes loquets
Percer à jour l’épaisseur des murailles
Mais sans prévoir ce qu’il y trouvera
L’indélicat des missions délicates
Voilà comment je définis son cas
L’ordinateur qui brouille et qui débrouille
Qui fait sauter n’importe quel verrou
Sert de cerveau pour gérer les écoutes
Qu’il analyse on ne sait pas jusqu’où
La fibre optique et toutes ses fibrilles
Livrent nos vies et nul n’est à l’abri
L’argos au ciel ne nous tient jamais quitte
Le satellite épie n’importe qui
L’électronique en masse en vrac recueille
Tant d’éléments mais sans tête ni queue
Sous le fardeau de données si nombreuses
L’espion de tout reste-t-il dangereux
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Depuis la fin du mois d’octobre, la presse parle abondamment de l’espionnage électronique que les Etats-Unis pratiquent vis-à-vis de leurs alliés. Un espionnage de masse, mais aussi au sommet, dont se plaignent notamment les dirigeants allemands et français, et qui peut faire penser aux nouvelles manières de pêche consistant à ramasser tout ce qui peut se trouver à la portée d’énormes filets, en raclant même les grands fonds.
Cela dit, à première vue, on pourrait être rassuré par quelques anecdotes qui montrent l’efficacité persistante d’anciennes méthodes encore en usage, d’où il ressort que l’électronique dernier cri à grande échelle est loin de suffire: par exemple l’utilisation des ambassades comme nids d’espions proches des cibles à espionner, comme aux beaux jours de la guerre froide; ou encore l’usage de procédés rustiques comme le recours aux simples oreilles humaines pour écouter les conversations dans les moyens de transport collectifs, trains ou avions, où, bizarrement, même les plus avertis se sentent suffisamment en confiance pour s’épancher. On apprend aussi que dans leur nouveau monde sophistiqué, les nouveaux espions utilisent leurs moyens, de manière classique mais ridicule, pour espionner les appels téléphoniques et les courriers électroniques de leurs conjoints. Bref, « tout ça pour ça ! »
Plus sérieusement, en fin de compte, la question fondamentale qui se pose, au-delà de l’indignation facile, est de savoir si l’espionnage électronique de masse porte ou non en lui son propre étouffement par l’excès de données collectées mais impossibles à digérer tant leur volume est énorme.
Dominique Thiébaut Lemaire