L’Europe admet de plus forts déficits
Pendant deux ans la France en attendant
S’enfonce encor c’est ce que nous récitent
Ceux qui voudraient des excès d’excédents
Si les prêteurs néanmoins plébiscitent
L’emprunt français maintiennent cependant
Leur appétence et leur satisfecit
La presse en parle à son corps défendant
France dit-on n’est plus un très bon site
Car trop d’enfants y grèvent la dépense
Et trop de vieux trop de gens dépendants
Ces coûts pesants que rien ne nécessite
Allégeons-les c’est ce que d’aucuns pensent
Mais l’avenir est aux cœurs plus ardents
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Samedi 4 mai 2013, gros titre du Figaro: « Déficit: le grand dérapage de la France », et en plus petits caractères: « Bruxelles, qui prévoit une récession de – 0,1 % du PIB en 2013, accorde deux ans supplémentaires au gouvernement pour respecter le pacte de stabilité ».
Selon l’article, la Commission de Bruxelles a été conduite à anticiper un « dérapage » du déficit public français à 3,9 % du PIB en 2013, et à « offrir au gouvernement un sursis » de deux ans pour ramener son déficit sous la barre des 3 %. En réalité, la Commission n’ « offre » rien au gouvernement français. Il y a des raisons de penser qu’elle a été fermement priée de prendre cette mesure de bon sens par le FMI, l’OCDE, les Etats-Unis, sans même parler de plusieurs Etats membres de l’Union européenne, dont la France.
Notons l’habileté avec laquelle une même mesure peut être utilisée en deux sens opposés. En l’occurrence, ce qui peut être considéré comme une bonne nouvelle (le desserrage d’une contrainte trop dure) est interprété comme une mauvaise nouvelle (l’impossiblité d’atteindre l’objectif).
Le sonnet ci-dessus évoque quelques autres aspects du sujet: à quoi servent les déficits: à financer des dépenses inutiles ou des dépenses utiles, à quel horizon temporel ? L’éducation et l’espérance de vie, sources de dépenses, ne sont-elles pas considérées pourtant comme des critères de développement humain, dont une natalité raisonnable devrait aussi faire partie? A quoi peuvent servir les excédents: à préparer l’avenir ou à réaliser des excès d’excédents? Et pourquoi les « marchés » continuent-ils à prêter à taux réduits à une France que certains voient au bord de la faillite ?
Dominique Thiébaut Lemaire