On crie Noël vivement qu’il arrive
A point nommé dans les intempéries
L’éphéméride effeuillée comme un rêve
Nous a promis qu’en décembre il viendrait
Le temps d’hiver muni de son étrave
De chasse-neige avance et tracera
La route longue où le froid nous éprouve
Le froid de loup sous la bise en courroux
Quand par degrés l’obscurité s’aggrave
On crie lumière espérant une trêve
A point nommé dans les intempéries
Quand le jour baisse et que la voix s’enroue
Que dans la brume à peine on se retrouve
On crie Noël tellement qu’il arrive
Ce sonnet s’inspire de quelques vers de François Villon, écrits au milieu du 15e siècle:
« Tant crie-l’on Noël qu’il vient »,
(refrain de la « ballade des proverbes »),
et:
« En ce temps que j’ai dit devant,
Sur le Noël, morte saison,
Que les loups se vivent de vent
Et qu’on se tient en sa maison,
Pour le frimas, près du tison… »
(Le Lais, strophe II)
Dominique Thiébaut Lemaire