Des mois se sont passés

Des mois se sont passés sans réelle offensive
Sans action qu’on pourrait tenir pour décisive
Les  deux côtés ont pris pour des réaltés
Ce qui était surtout des virtualités
La victoire exigeait de plus en plus d »efforts
Dans une volonté tendue comme un ressort
Pour que l’Ukraine obtienne enfin la panoplie
Des armes dont dispose une armée dernier cri

Il faudra dans ce but donner à Kiev des chars
et des avions coûtant des millions de dollars
Sachant que par ailleurs il suffirait d’un rien
(Une mine par  terre ou un drone aérien)
Pour détruire un engin valant bien davantage
Pour le déchiqueter et le mettre hors d’usage

Chaque camp s’obstinant sur la ligne de front
A poussé  vainement des cris de bûcheron
Pour garder vers l’avant sa part de territoire
Ne pouvant faire mieux qu’un progrès dérisoire
Sur une front qui se fige en petites actions
Dont chacune s’annule en contre-réactions
Sans pouvoir obtenir comme un effet de brèche
Ou de percée faisant comme un effet de flèche

Si vu de près le front nous semble être mouvant
Comme un trait de crayon qu’on gomme à tout moment
Les positions de loin paraissent plus durables
Pour peu qu’on étudie les cartes sur la table
Et qu’on juge en fonction de la longue durée
Mais prédire la fin serait prématuré

 

Souvenir d’Osama Khalil (1949-2023)

J’ai fait la connaissance d’Osama Khalil en 2010. Je cherchais un éditeur pour les sonnets que j’avais écrits à l’occasion de mes missions professionnelles autour du monde .Après une lecture à haute voix par Fatima de mon sonnet consacré au Maroc, Osama m’a donné son accord pour publier ce poème et quelques autres dans sa collection de L’Harmattan intitulée « Le Scribe Cosmopolite ».
A cette publication de 20I0 se sont ajoutés dans la même collection au cours des années suivantes une dizaine de livres (sous la forme de recueils de poésie, de voyages et d’actualité, plus quelques essais en prose). Ces ouvrages mis en pages par Osama ont été illustrés par un autre de mes amis,Sergio Birga, d’origine florentine, décédé fin août 202I lors de ses vacances sur la côte d’Azur.

Osama Khalil et Sergio Birga ont participé à  la création de mes livres – d’abord en tant qu’objets matériels – durant les années allant de 2010 à un peu plus de 2020. Osama faisait le lien dans sa collection Le Scribe entre l’éditeur L’Harmattan à Paris et l’imprimeur Corlet établi en Seine Maritime. Les relations à distance étaient grandement facilitées par l’informatique. Les choix (caractères d’imprimerie, couleurs de couverture, mises en page, dessins, types de papier…) étaient fixés d’un commun accord grâce à la coordination à distance entre l’éditeur, l’imprimeur et l’auteur. Dans ce travail, Osama Khalil qui connaissait bien ses interlocuteurs de L’Harmattan et de Corlet faisait preuve de vraies connaissances professionnelles. En tant qu’éditeur il se conformait autant que possible aux demandes de l’auteur, et il avait la satisfaction de dire en plaisantant: « Osama fait plaisir « . La sortie du livre donnait l’occasion d’une petite fête où Osama nous préparait un plat égyptien.

Né en Egypte, il était fier de son pays natal et de l’ancienneté de sa civilisation. Dans Mes lettres à Elle, il célèbre à la fois la femme aimée et « el », nom de la divinité en arabe. Dans « l’Ether de mes pensées » , écrit- en 2019 dans Figures de l’étreinte romantique (étreinte voulant dire union de l’âme et du corps), il se souvient du philosophe Plotin, né à Assiout en Egypte,  qui reprochait à  certains adeptes d’une secte chrétienne une conception de la transcendance séparant l’Esprit de la matière, privant ainsi de leur âme les plantes, les pierres et les rivières. Or, dans le grand temple de l’univers la  matière de la terre, ici-bas, a déjà du ciel au coeur puisque dans Les Ennéades Plotin nous dit qu’il ne faut pas craindre de penser et de dire que la matière existe au ciel.

On voit ainsi que chez Osama Khalil, amour, poésie et philosophie sont étroitement liées. Ces liens rendent son souvenir d’autant plus cher à notre coeur.

Souvenir d’Osama Khalil

J’ai fait la connaissance d’Osama Khalil en 2010. Je cherchais un éditeur pour éditer les sonnets que j’avais écrits à l’occasion de mes voyages professionnels autour du monde. Après une lecture par Fatima Guemiah de mon sonnet consacré au Maroc, pays de Fatima, Osama m’a donné son accord pour publier entre autres ce poème chez L’Harmattan dans sa collection intitulée « Le scribe cosmopolite ».
A cette publication de 2010 se sont ajoutés dans la même collection au cours de la décennie suivante une dizaine de livres (sous la forme de recueils de poésie, de voyages et d’actualité, plus quelques essais en prose). Ces ouvrages mis en pages par Osama ont été illustrés par un autre de mes amis, Sergio Birga, d’origine florentine, malheureusement décédé en 2021 lors de ses vacances sur la côte d’Azur..

Sergio Birga et Osama Khalil ont été les créateurs de mes livres chez L’Harmattan durant les années allant de 2010 à un peu plus de 2020. Osama pour sa part faisait le lien avec l’éditeur le scribe L’Harmattan et avec l’imprimeur Corlet établi en Seine Maritime, avec lequel les relations à distance étaient grandement facilitées par l’informatique. Le choix des couverture et des pages (couleurs, mises en pages, dessins et des caractères caractères d’imprimerie,type de papier) était fixé à distance d’un commun accord  grâce à la coordination à distance entre l’éditeur, l’imprimeur et l’auteur. Dans ce travail, Osama Khalil qui connaissait bien ses interlocuteurs de Corlet et de LHarmattan faisait preuve de connaissances vraiment professionelles en informatique. Ce qui avait attiré plus particulièrement son attention était sans doute l’évocation des pays de la Méditerranée.

Né en Egypte, Osama Khalil était fier de son pays natal en même temps que l’ancienneté de sa civilisation. Dans Mes lettres à Elle, il célèbre à la fois la  femme aimée et « el »; nom de la divinité en arabe. Dans l’Ether de mes pensées, écrit-il en 2019 dans Figures de l’étreinte romantique (étreinte voulant dire union de l’âme et du corps), il se souvient de la critique de Plotin (né en 204 à Assiout en Egypte) qui reprochait à certains adeptes d’une secte chrétienne une conception de la transcendance qui séparerait l’Esprit de la matière, privant ainsi de leur âme les plantes, les pierres et les rivières. Or dans ce grand temple de l’univers, la matière de la terre, ici-bas, a déjà du ciel au coeur puisque dans les Ennéades Plotin nous dit qu’il ne faut pas craindre de penser et de dire que la matière existe au ciel.

On voit ainsi que chez Osama Khalil,amour; poésie et philosophie sont étroitement liés, et que ces liens nous rendent son souvenir cher à .notre coeur.

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